graphisme

J’ai participé à 3 retraites de méditation, avec comme intention de retrouver la paix intérieure et non dépendante de l’extérieur :

– 1 retraite Vipassana de 10 jours en 2015 (avec 10 heures de méditation par jour)

– 2 retraites de méditation de 10 et 17 jours dans un autre centre en France (région Rhône-Alpes) en 2022 (le programme est similaire à celui de la méditation Vipassana, avec 7 heures de méditation par jour, des questions/ réponses, des conférences et du yoga en plus).

Il n’était évidemment pas possible de parler ni d’utiliser son téléphone.


Voici les 5 principaux enseignements que j’ai tirés de ces expériences.

points de couleur ocre

La méditation me permet de me détacher de mes pensées

« Est-ce que le déjeuner sera bon ? Je dois me laver les cheveux. Vais-je écrire ce deuxième livre ? Que vais-je faire après la retraite ? Pourquoi ça m’est tombé dessus ? Qui suis-je ? »

C’est en s’asseyant pendant une heure en tailleur sur un tapis que l’on constate la multitude de pensées qui nous envahissent chaque minute.
Ces pensées sont naturelles, elles sont même nécessaires pour planifier sa vie, mais elles peuvent aussi nous gâcher le quotidien si on se noie dedans. Mes retraites de méditation m’ont permis d’observer le bavardage de mon esprit et à m’en détacher un peu, en me disant « ah tiens une sensation / une pensée, voyons combien de temps elle va rester ».

« Tu ne peux pas combattre une pensée. Essayer de la combattre la renforce », affirmait notre professeur de méditation.

Je n’arrive pas à combattre mes pensées, mais je peux déplacer mon attention vers ma respiration (sentir mon ventre se gonfler d’air et le rejeter) et les laisser passer sans y accorder trop d’attention.
Aujourd’hui, quand j’ai le mental trop actif, je m’assois en tailleur et je prends une profonde inspiration. Je remplis bien mes poumons, je marque une petite pause, puis je vide tout l’air de mes poumons, je marque une petite pause et je recommence. Cela crée un peu d’espace entre mes pensées.

Notre seule certitude est que tout change

Lors de mes retraites de méditation, le professeur ne cessait de nous répéter « Anicca, anicca… », ce qui signifie : ça va passer.

« L’impermanence est notre seule certitude », disait-il.

Le fait de s’asseoir et d’observer son esprit et son corps permet de faire l’expérience du fait que tout change tout le temps en nous et à l’extérieur de nous. Tout comme la nature, mon corps aussi se transforme, mes cellules se renouvellent à chaque instant. On a une douleur physique : elle arrive, s’installe quelques minutes puis passe. On a une pensée très joyeuse : on se sent bien quelques minutes puis cela passe également. Lors de certaines méditations, je me sens dans un grand bien-être, avec un mental calme et je galère la méditation suivante.
Si tout change, alors ce qui est inconfortable évoluera forcément. Je me suis répétée cela aussi, lorsque je marchais sur le chemin de Compostelle. C’est parce que cette émotion est éphémère que je peux la laisser me traverser, je n’ai rien à craindre. Ce qui est agréable ne dure pas non plus, alors je peux le savourer davantage.
Méditer m’a aidée à accepter le changement.

fille qui médite

Je suis plus vaste que ce qui m’arrive dans ma vie

Lors de mes retraites de méditation, on m’a enseigné un concept fondamental provenant de l’hindouisme, qui m’aide beaucoup dans mon quotidien. Pendant que nous vivons des tas d’événements plus ou moins agréables, une conscience est toujours là qui observe. On l’appelle Brahman, c’est la source de tout ce qui existe, c’est aussi l’espace d’où émergent nos pensées. Il s’agit d’une sorte d’arrière-plan, comme l’écran au cinéma. L’écran ne bouge pas, il est figé tandis que se déroulent des scènes d’horreur ou d’amour. Toutes nos expériences adviennent au sein de cet arrière-plan, qui n’est touché par aucune épreuve. Autrement dit, nous ne sommes ni nos pensées, ni nos expériences, ni nos émotions, qui relèvent du contenu de notre vie. Nous sommes le contenant, cette conscience au sein de laquelle tout cela survient.
Le concept de Brahman est lié à celui d’Atman, l’âme individuelle qui est considérée comme une partie de Brahman. Tous les êtres vivants seraient liés à Brahman et partageraient la même essence divine. En d’autres termes, nous serions tous et toutes une petite partie du tout, nos âmes sont comme les vagues dans un grand océan.

Je peux mettre davantage mon attention sur le contenant de ma vie, cette conscience qui observe, l’écran de cinéma plutôt que le contenu, le décor. Mes pensées, mes émotions, les événements sont les nuages qui vont et viennent, cette conscience est le ciel bleu infini.

Mes émotions ne sont pas personnelles, elles sont universelles

 Lors de mes retraites de méditation, il y avait une pratique de yoga, où le professeur nous expliquait que chaque chakra est lié à un des cinq éléments. Les chakras sont des centres d’énergie situés dans le corps humain. Les sept chakras principaux sont situés le long de la colonne vertébrale. Par exemple, le chakra du plexus solaire, situé au niveau de l’estomac, est associé à l’élément feu et le chakra du cœur, situé au centre de la poitrine, correspond à l’élément air. Alors que nous faisions la posture Sarvangâsana (la position de la chandelle), il prononçait cette phrase :

« Sentez l’énergie du feu dans votre chakra du plexus et ouvrez-vous à l’universalité de cette énergie. Le feu représente l’enthousiasme, la détermination, et aussi la colère et la frustration. Ce n’est pas votre feu, c’est le feu universel qui vous traverse. Il y a la même essence dans l’univers et dans votre corps. Nous sommes comme des antennes, nous ne faisons qu’emprunter les énergies de l’univers. »

Ces mots ont résonné en moi. Mes émotions, comme la colère, sont des énergies universelles qui me visitent et qui visitent d’autres personnes. Ce n’est pas ma colère, ce n’est pas ma tristesse, ce n’est pas ma fatigue, ce n’est pas mon inspiration pour écrire. Si ces émotions et sensations ne m’appartiennent pas, alors je peux les laisser circuler en moi et aussi les laisser aller.

fille qui médite

Le silence permet de mieux écouter sa propre voix intérieure

Lors de mes retraites de méditation, j’ai l’impression d’être dans une bulle et que dehors, dans le monde, il y a une énorme tempête dans laquelle chacun essaie de communiquer comme il peut malgré les éclairs, la pluie et le tonnerre ambiant.

« Tu m’entends ? Tu devrais investir là-dessus. Au fait, tu as lu les dernières nouvelles ? La Bourse s’effondre. Tu connais le nouveau restaurant à la mode ? »

Méditer, c’est arrêter d’essayer de naviguer et prendre le temps d’aller voir ce qui se cache tout au fond de l’océan.
Lors de mes retraites, je constate que c’est agréable de ne pas utiliser de mots. Je prends conscience que je parle trop pour combler le vide ou essayer de briller en société. Ça fait du bien de ne pas avoir à mentir. Et ça fait un bien fou de ne pas utiliser son téléphone, j’ai eu beaucoup de belles idées qui me sont venus, dont des chapitres entiers de mon 2ᵉ livre Enseignements de la montagne.
Enfin, je constate aussi mon addiction aux réseaux sociaux et mon attachement au nombre d’abonnés et de likes. Pourquoi en vouloir toujours plus ? Qui en veut plus ? Cette quête n’a pas de fin, car il y a toujours un palier supplémentaire à atteindre. Après les mille abonnés, il y a les dix mille, les cent mille, le million, etc. Assise en tailleur et dans le silence, augmenter mon nombre d’abonnés n’a plus d’importance. Rien n’a plus de valeur que ce silence. C’est alors que je m’engage envers moi-même de m’offrir des temps de silence chaque jour.

silence

Est-ce que je referai une retraite de méditation aujourd’hui ?

Faire une retraite de méditation nous donne l’occasion extraordinaire de vivre pendant 10 jours comme un moine ou une nonne, c’est-à-dire, dans le silence. Nous nous reconnectons à la simplicité, à la nature et à notre propre nature.
Ce sont des pauses, des moments de retrait, hors du temps pour se recentrer.
J’ai beaucoup aimé ces retraites et je les recommande. Pourtant, je ne prévois pas de refaire de retraite de méditation. Pourquoi ?
Comme j’ai une tendance à l’anxiété, j’ai passé des heures à observer mon mental agité, sans savoir revenir dans mon corps. Je me suis même parfois un peu dissociée de mon corps.
Aussi, après 10 ou 17 jours, même si j’étais un peu plus apaisée les premiers jours, j’ai constaté que ça avait été anxiogène de revenir dans le monde.
Aujourd’hui, plutôt que de m’astreindre à méditer 8 heures par jour, je préfèrerais louer une maison près d’une forêt pendant une semaine, couper mon téléphone, et écouter mes envies (marcher, danser, chanter, lire, écrire).
Surtout, j’apprends à incorporer dans mon quotidien des actions qui m’apaisent et me rendent plus présente : faire des pauses entre mes activités pour observer ce qu’il se passe en moi et à l’extérieur de moi, prendre de profondes inspirations, faire des étirements, aller marcher 30 minutes dès que je peux.

Méditer, c’est faire un pèlerinage, de sa tête à son cœur, pour se rappeler qui on est, instant après instant. Nous en avons l’occasion à chaque seconde de nos vies.

Le livre Enseignements de la montagne

Photo du DVD Chemins de vie, marcher vers son essentiel

Si vous avez apprécié cet article, vous allez aimer mon 2ᵉ livre !

Après avoir vécu des événements difficiles en 2022, je vends mes meubles, quitte mon appartement parisien et m’installe dans une cabane au cœur des Andes équatoriennes, à 2 000 mètres d’altitude. L’objectif de ce périple ? Me connecter à la nature et tester les méthodes de guérison alternatives pour me retrouver : méditation, cérémonies avec des plantes sacrées (ayahuasca, San Pedro), chants de mantra, etc.

C’est alors qu’une quête spirituelle profonde et transformatrice s’impose à moi.

Vous pouvez commander le livre « Enseignements de la montagne » chez votre libraire ou sur tous les sites de vente en ligne. Ci-dessous, le lien vers la plateforme de vente de mon éditeur.

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