Le jour où j’ai compris ce qu’était le lâcher-prise
« Tu ne recevras pas ce que tu demandes et tu n’auras rien de ce que tu veux parce que ta demande est l’affirmation d’un manque, et le fait de dire que tu veux quelque chose ne sert qu’à produire cette expérience précise (le fait de vouloir) dans ta réalité. Par conséquent, la « prière » adéquate n’est jamais une prière de supplication, mais une prière de gratitude. Lorsque tu remercies à l’avance pour l’expérience que tu choisis de faire dans ta réalité, tu reconnais qu’elle s’y trouve… en réalité. Par conséquent, ne supplie jamais. Apprécie. »
Neale Donald Walsch
En partant aux Galápagos, j’ai laissé mon appareil photo en France, pour ne pas me charger car j’avais déjà une gopro et mon téléphone. Mais en arrivant à Isabela, j’ai été ébahie par le paysage et l’idée m’est venue de tourner une vidéo pour ma page YouTube. Pour cela, il me fallait de belles images. Et mon téléphone a subitement cessé de filmer.
J’ai rencontré un autre voyageur, avec qui on s’est pris en photo au coucher du soleil. Le lendemain, il a accepté que j’emprunte son appareil pour filmer. Pendant une après-midi, j’ai filmé des iguanes, des oiseaux, la plage.
Les jours suivants, j’avais peur qu’il reparte sans me donner les images. A chaque fois que je le croisais, je lui demandais si je pouvais les récupérer. A la plage. Au restaurant. Dans la rue. Il répondait « ok, plus tard ». Au bout d’une semaine, j’ai davantage insisté en lui proposant de chercher mon ordi maintenant (!) pour y brancher le câble de son appareil photo. Il ne voulait pas le faire dans la précipitation et m’a gentiment envoyé balader. J’ai senti une colère monter en moi.
Puis j’ai pu identifier ce qui se jouait : je désirais trop récupérer ces images, j’avais peur de ne pas les récupérer alors j’informais mon environnement que j’étais dans le manque et l’univers, à travers lui, me montrait exactement ce dont j’avais peur.
J’ai fini par accepter l’idée que peut-être, je ne les récupérerais jamais et que c’était ok, que je n’en avais pas besoin. J’ai arrêté d’en parler quand je le croisais. J’ai lâché la corde que je tenais si fortement. Et comme par hasard, le lendemain, il est venu me voir avec tous les rushs sur clé usb. Et mon téléphone s’est mis à remarcher.
Quand on désire trop quelque chose, la peur de manquer peut nous éloigner de l’objet de ce désir.
Quand on prend conscience qu’on n’a besoin de rien, et qu’on remercie pour ce qui est, c’est là que ça vient. Et si c’était ça le lâcher prise ?
Le voyage est une promesse
Le voyage est une promesse
La promesse d’un ailleurs plus doux et plus vibrant
Une promesse génère des attentes
Et plus on a d’attentes, plus on risque d’être déçue.
J’ai eu un coup de foudre pour Isabela.
Les premiers jours, je me promenais au bord de l’eau avec un immense sourire.
Je me sentais envahie par des vagues de chaleur et de gratitude.
Puis passée la phase de lune de miel, j’ai commencé à voir ses « défauts »
Des petites choses très subtiles qui me dérangeaient
Comme le fait d’être réveillée à 4h du matin par des coqs chantant à tue-tête jusqu’à 8h.
Ou encore le manque de légumes accessibles.
Les moustiques qui m’attaquent dès que la nuit commence à tomber.
Sans compter mes propres états d’âmes que j’emporte avec moi partout où je vais.
Isabela m’a rappelée qu’il n’y a pas de paradis extérieur permanent,
Que c’est à moi de travailler, à me créer mon paradis intérieur, instant après instant
En prenant soin de chaque pensée, chaque peur, chaque émotion
En voyant chaque situation comme une nouvelle occasion
D’expérimenter un peu plus qui je suis
Et de décider qui j’ai envie d’être.
« L’esprit est sa propre demeure, il peut faire du paradis un enfer et de l’enfer un paradis ». John Milton
Est-ce que ça te parle ?
📷 La photo ci-dessous est de Mattia Cupelli.
Pour voir mon film « Chemins de Vie, Marcher vers son Essentiel », c’est ici :
Rétroliens/Pings