Maya, quels sont les enseignements de la montagne?
Maya Choi vit seule au sommet d’une montagne, dans les Andes en Equateur depuis 8 ans après avoir vécu à New York City. J’ai eu la joie de passer deux semaines à ses côtés l’été dernier. J’ai été ébahie par sa sagesse, j’ai eu envie de lui donner la parole dans cet article et dans une interview sur ma chaîne YouTube.
« On arrive dans la montagne. Alors je vous suggère d’arrêter de parler et d’écouter » nous dit Maya, d’une voix douce alors qu’on bavarde avec l’autre passagère de la voiture.
Elle aussi, elle vient de décider de passer quelques jours dans la montagne dans une des petites maisons de Maya.
Ça fait 30 minutes qu’on se raconte qu’on a besoin de « s’écouter ». On parle des difficultés qu’on a rencontrés ces dernières semaines, de nos questionnement sur le futur.
Mais on n’est pas là. À nos côtés défile une nature luxuriante avec des montagnes à perte de vue sous un ciel orangé, que nous ne prenons pas le temps de regarder.
En une phrase, Maya nous ramène à ce pour quoi nous sommes venues ici. Tendrement mais fermement.
Au moment où on cesse de parler, le paysage se révèle davantage à moi.
Des larmes de joie coulent le long de mes joues. Je suis au bon endroit.
Avant de m’endormir, je prend un temps pour regarder le ciel étoilé et la lune encore pleine.
Je me vois si petite debout au sommet de cette montagne en train de regarder le reste de l’univers.
Ces dernières semaines, j’ai accumulé des expériences et des rencontres et je me suis sentie saturée d’informations. Je me suis demandée ce dont j’avais besoin pour la suite de mon voyage. Pas envie mais besoin. Et ces mots me sont venus : silence, nature, espace.
En faisant quelques recherches, je suis tombée sur le site internet de Maya, une femme très inspirante qui pratique la méditation zen. Il y a eu ces frissons qui m’ont indiqué que c’était le bon chemin à prendre.
Maya m’a proposée de lui donner mon smartphone le temps que je passe ici et j’ai accepté.
Je sens que cette déconnection pourrait m’ouvrir à un autre type de connexion plus profonde.
Mon intention : faire de la place en moi pour accueillir de nouvelles choses.

J’alterne mon séjour entre des moments à discuter avec Maya, des balades dans la montagne et de la méditation / du repos.
Lors d’un dîner, je lui confie mon agacement par rapport à la situation actuelle. Je lui demande ce qu’elle pense de nos restrictions de libertés, de la gestion de cette crise. Je parle de la réponse qu’elle m’a donnée dans cet article-ci.

« J’ai compris en vivant dans la montagne que je n’avais pas besoin d’avoir une mission de vie et que je pouvais simplement vivre ma vie. »
Lorsque Maya Choi prononce ces mots, j’ai la sensation de poser un sac à dos lourd par terre.
Alors que j’ai passé des années à essayer de faire mes preuves dans une grande entreprise, j’ai passé les années suivantes à essayer réaliser ma mission de vie.
Le décor a changé mais ma démarche est restée similaire : chercher à être quelqu’un en faisant des choses.
Plutôt qu’à laisser se déployer naturellement celle qui était déjà en moi, à son rythme.
« Quand tu regardes cet arbre, il produit une jolie ombre sous lui quand il y a du soleil, on peut s’asseoir à ses pieds et déguster une tisane tout en sentant le vent effleurer notre peau. Mais il ne prétend pas avoir créé cette ombre, il se contente d’être, c’est tout. Je crois qu’on devrait apprendre à être des arbres. » ajoute-t-elle.
L’arbre est.
Et en étant, cela produit un effet, qui est bénéfique à d’autres.
J’ai longtemps cru que je devais faire quelque chose (bien travailler) pour pouvoir être quelque chose (quelqu’un de bien).
Je crois maintenant que c’est en étant pleinement moi que je ferais naturellement à partir de cet état.
Je ferais ce qui est profondément juste et pas ce que je croirais devoir faire pour exister.
Peut-être que le burn-out, ce mal du siècle provient de cette croyance qu’il faut faire pour être. On enchaîne les tâches de sa to-do liste pour se prouver qu’on est quelqu’un, jusqu’à se perdre complètement.
Je suis passée par là, et même si ça va mieux, cette tendance repointe parfois le bout de son nez.
C’est une tendance de société.
Il y a un programme informatique installé en nous qui nous empêche de vraiment nous reposer et de nous aimer entièrement tels que nous sommes.
Mais on peut en prendre conscience et s’offrir des bulles de déconnexion, de rien, des espaces où être suffit.
On peut se le dire et se le redire au quotidien : être toi suffit, tu n’as rien à faire pour mériter de vivre.

C’est cette conversation qui m’a donnée envie de prendre mon appareil photo pour l’interviewer. Et elle a accepté ! Elle parle de comment naviguer ses émotions et de son mode de vie basé sur le bouddhisme et le taoïsme. Je lui demande ce que cette vie monastique au sommet d’une montagne lui enseigne.
J’ai beaucoup appris à ses côtés et je vous souhaite de passer un beau moment à l’écouter.
Au fait, les nouvelles et nouveaux ici, sachez que j’ai réalisé 80 vidéos sur YouTube d’interviews de pèlerins et de personnes que je rencontre sur leur vision du bonheur et de la spiritualité.
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