Écrire un livre, faire une conférence, ou même simplement partager ses idées s’accompagne souvent de cet invité : le syndrome de l’imposteur. Ce sentiment auto-entretenu d’incompétence et de doute en sa personne et ses compétences, et qui persiste malgré les succès.
La conséquence de cela ? Par manque de confiance en soi, on se retient d’apporter qui on est au monde.
« Je suis nulle, je n’y arriverai pas, qui suis-je pour vouloir écrire ce livre ou réaliser ce documentaire ? »
J’ai longtemps souffert du syndrome de l’imposteur qui a failli me bloquer à réaliser mon film et écrire mes livres.
Je ne m’en suis pas totalement libérée mais il y a 8 étapes qui m’ont aidée à surmonter ce syndrome de l’imposteur.
Accueillez vos doutes sur vous-même
Cette voix qui me disait que je n’étais pas à la hauteur, elle avait peur, que j’échoue, que je souffre, ou même que je sois ridiculisée en écrivant un livre. Pour elle, il vaut mieux se dire que je suis nulle et ne pas y aller, plutôt que de prendre le risque que d’autres personnes le pensent ou me le disent.
Je vous propose d’imaginer que vous prenez dans vos bras l’enfant que vous étiez et qui s’est senti jugé, ou même humilié. Demandez-lui ce qui pourrait le rassurer à se remettre à créer.
Ces dernières années, j’ai appris à écouter cet enfant que j’étais, cette part de moi qui a peur et à la rassurer, en ressentant de la compassion.
Lâchez la comparaison et les attentes irréalistes
Les attentes irréalistes nous paralysent. C’est bien de s’inspirer de personnes qu’on admire, mais peut-être qu’il vaut mieux s’inspirer de quelqu’un qui est à trois marches de plus que nous dans l’escalier plutôt que trente de plus.
Identifiez ce que vous apportez d’unique au monde
Nous serons toujours mieux ou moins bien que quelqu’un aux yeux de notre mental.
Alors qu’au fond, nous ne sommes ni supérieurs ni inférieurs à qui que ce soit. Nous sommes exactement conçus comme nous devons l’être, avec nos compétences et nos qualités propres. Nous avons toutes et tous quelque chose d’unique à apporter au monde, que personne ne peut apporter à notre place.
Prenez un temps pour lister quelles sont les qualités qu’on vous attribue le plus souvent et vos talents naturels. Quand j’écrivais mon premier livre Marcher vers son essentiel, on m’a dit :
« Il y a déjà tant de livres écrits sur le chemin de Compostelle, pourquoi en écrire un autre ? »
Cela m’a fait douter l’espace d’un instant. Puis j’ai senti, au fil de l’écriture, que mon expérience du Chemin était unique et que j’apportais un angle particulier du chemin dans ce livre : je donnais la parole aux personnes en quête, qui quittent tout pour se retrouver. Même si des tas de livres avaient déjà été écrits, je pouvais apporter mon témoignage unique. Et aujourd’hui, quand je lis vos retours de lectures, je suis heureuse d’être allée au bout de ce projet.
Demandez-vous si votre projet vous met en joie
« Est-ce que ça fonctionnera ? Est-ce que ça aidera les gens ? Suis-je assez bonne ? »
Ces questions nous obsèdent quand on a le syndrome de l’imposteur. Je vous propose de rediriger votre attention vers la question :
« Est-ce que je ressens de la joie en faisant cela ? Est-ce que ça me fait du bien à moi ? »
Si vous avez de la joie à écrire ou à avancer sur n’importe quel projet, alors, c’est ce que vous avez à faire. Faites confiance en votre joie, elle est votre GPS !
Et écrivez comme si personne n’allait vous lire, juste car cela vous plaît
Gardez votre énergie pour travailler chaque jour sur votre projet
Les gens qui ont écrit 20 livres ont forcément commencé quelque part. Il y a peut-être des virtuoses comme Mozart qui ont un don. Mais il s’agit de cas isolés. Dans la plupart de cas, une personne qui excelle dans son domaine a consacré des milliers d’heures à son œuvre. Gardez votre précieuse énergie pour avancer sur votre projet plutôt qu’à vous demander si vous êtes assez bonne ou compétente. D’ailleurs, la seule façon de savoir si « ça marchera » est justement d’y travailler un peu chaque jour. Avoir une discipline d’écriture quotidienne m’a beaucoup aidée à moins me questionner sur ma valeur. D’ailleurs, j’essaie d’écrire le matin au réveil avant même d’allumer mon téléphone (je parle de cette routine dans cet article).
Si vous voulez écrire un livre, alors : écrivez !
Même si je laisse encore mon mental me raconter, parfois, que je ne suis pas « assez bien », je n’ai plus trop le temps de l’écouter. Nous ne choisissons pas toutes les pensées qui nous traversent, mais nous pouvons choisir de ne pas accorder trop d’attention aux pensées d’auto-sabotage. Il y a tant à créer ! Et notre énergie est limitée. Consacrons-la à ce qui compte vraiment !
Rappelez-vous qu’il ne s’agit pas que de vous
« Il ne s’agit pas (que) de toi. »
Quand une femme est enceinte, ce n’est pas elle qui crée le bébé, elle ne crée pas chacun de ses ongles ou ses cheveux. Elle doit être là pour accueillir le bébé (et c’est un travail énorme !), mais c’est la vie qui crée à travers elle. C’est un peu pareil dans nos créations artistiques. Bien sûr que la discipline quotidienne est fondamentale. Mais je crois aussi en une autre énergie… En avançant dans l’écriture, je me suis sentie portée par la magie de mon projet. J’ai eu de grands moments d’inspiration où une autre énergie que la mienne semblait me dicter les mots. J’ai senti que j’étais au service, de plus grand. J’avais confiance. Pas forcément en moi, mais dans l’inspiration qui me traversait.
Il ne s’agit pas que de moi et de ma volonté. Quand on se prend la tête à se demander si on est assez bonne, on oublie que nous ne sommes pas la seule à l’œuvre. Mettre son attention sur cette inspiration nous permet de nous décentrer un peu de notre ego, qui a peur.
Parlez-vous comme si vous parliez à un enfant qui apprend à marcher
Toute personne ayant développé une compétence, a commencé par un petit pas. Chaque grande réalisation est moyenne au début. On a besoin de se tromper pour progresser, comme un enfant qui doit tomber plusieurs fois avant de savoir marcher. Diriez-vous à un enfant :
« Tu es nul, tu as encore échoué » ?
Évidemment que non ! Vous lui diriez sans doute :
« Tu viens de tomber, bravo d’avoir essayé, continue, tu vas y arriver. »
Récemment, au moment de publier un texte sur les réseaux sociaux, j’ai entendu cette voix en moi :
« C’est trop simple, basique, cliché, tu ne vas quand même pas partager ça ? Tu n’as pas mieux ? »
Pourtant, je sentais que l’élan était là de partager ces mots : la conclusion du texte était que dans chaque situation en apparence négative, il y a du positif. Je l’ai publié et une personne m’a remercié en me disant qu’elle avait justement besoin de lire cela, à ce moment précis de la journée. Même si à mes yeux, ce que je partage est insignifiant, je ne suis jamais sûre à l’avance de son impact. Au final, qu’est-ce que ça coûte d’essayer ?
Je me souviens de ce jour où j’ai projeté mon film Chemins de vie pour la première fois devant une dizaine de personnes, alors qu’il était encore en cours de fignolage. J’ai fait face à cette peur de montrer un film « pas assez bien ». J’ai reçu des retours très positifs et constructifs pour l’améliorer. C’est ce premier pas précis qui a mené à d’autres pas et qui font qu’aujourd’hui, grâce à tous ces pas, je suis régulièrement contactée pour projeter ce film dans des cinémas.
Détachez-vous de la critique destructive et bénéficiez de la critique constructive
Le plus dur a été de subir les critiques de certains de mes proches qui projetaient leurs propres peurs sur moi. Quand j’ai dit à un proche que j’écrivais un livre, sa première réaction (maladroite) a été : mais tu crois vraiment que ça va intéresser des gens ? Même si je me suis sentie découragée, cela m’a finalement donné la force de lui prouver que oui, ça pourrait intéresser des gens.
Quand j’ai donné mes premières conférences sur le chemin de Compostelle, je me suis parfois demandée si on s’était trompé dans le casting en m’invitant. Je prenais la parole aux côtés de personnes que j’admire beaucoup (comme Linda Bortoletto). J’avais peur de dire quelque chose de ridicule et d’être jugée pour cela. Ce qui m’a aidée est de me rappeler que mon intention la plus profonde était d’être au service d’un message qui me tenait à cœur. Si mon intention est celle-là, alors je n’ai « pas le temps » de me demander si je suis assez bonne, je dois me mettre au service de mon message.
Le syndrome de l’imposteur est toujours présent en moi. Mais je lui accorde moins de crédit. À « tu es nulle, pour qui tu te prends pour écrire un livre ? », je réponds « peu importe que je sois bonne ou nulle, je suis occupée à créer, je suis au service. Pour qui je me prendrais pour ne pas réaliser ce projet et pour priver le monde de ce qui se manifeste d’unique à travers moi ? »
Et vous, qu’est-ce qui vous a aidés à surmonter le syndrome de l’imposteur ? Dites-moi en commentaire.
Sachez que je lance ma formation en ligne « 3 mois pour écrire son 1ᵉʳ livre ». Si vous avez le projet d’écrire un livre, mon intention est de vous fournir le mode d’emploi, les outils et le soutien nécessaires pour aller au bout. On démarre le 17 septembre, je me réjouis !
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